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La sophrologie est une aide complémentaire. Elle ne se substitue pas à un suivi ou traitement médical, ni à une psychothérapie.

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Le cancer du sein... et après?

07/12/2022

Le cancer du sein... et après?

Le cancer du sein, on en parle !

 

C'est le 1er cancer féminin en France (en terme de fréquence), avec plus de 50 000 nouveaux cas chaque année ; près d'1 femme sur 9 sera concernée au cours de sa vie.

 

Alors, on voit les campagnes d'incitation au dépistage (par l'autopalpation, les rendez-vous gynécologiques réguliers et la mammographie / échographie), afin de diagnostiquer au plus tôt la maladie, et ainsi améliorer le parcours de soins et augmenter les chances de survie. Car 3 cancers du sein sur 4 guérissent.

Cependant plus de 10 000 femmes décèdent chaque année d'un cancer du sein. Si ce n'est pas le sujet de cet article, nous pouvons néanmoins avoir une pensée pour toutes ces femmes et leurs proches.

 

On aperçoit des rubans roses partout à l'automne chaque année, pendant "Octobre rose", le mois dédié à la sensibilisation au cancer du sein.

 

On entend que quelqu'un dans notre entourage a été malade, ou vient de l'apprendre, ou est encore en traitement.

 

On connaît à peu près les traitements : tumorectomie (ablation de la tumeur uniquement), mastectomie (ablation du sein entier), chimiothérapie, radiothérapie, hormonothérapie... Selon le type de cancer, les personnes malades ne recevront pas le même traitement.

 

On imagine, ou on a déjà observé, ce que peut être cette épreuve... Au niveau physique : douleurs, tiraillements, perte de mobilité, perte des cheveux (parfois ongles, poils...), désordre du transit digestif, fatigue... Ce sont souvent les conséquences ou les effets secondaires de la maladie, mais aussi des traitements et chirurgies. Au niveau mental et émotionnel : incertitude, anxiété, peur de la perte de féminité, doutes sur les décisions à prendre, deuil de son corps tel qu'il était jusqu'ici...

 

On sait que de nombreuses associations existent et organisent des activités et des formes d'aide ou d'entraide.

 

Ce dont on parle moins, c'est l'après.

 

Une fois que le traitement, ou le parcours de soins, est terminé. Une fois que la rémission est annoncée.

 

Lorsque j'accompagne en sophrologie des femmes ayant eu un cancer du sein, souvent, dès le lendemain de la dernière séance de rayons par exemple, la question de la suite se pose. L'agenda est enfin libre, plus de rendez-vous médicaux ! ou seulement quelques visites de contrôle très éloignées... Alors qu'on a été en arrêt maladie souvent plusieurs mois, et qu'on a (dans le meilleur des cas) reçu de l'aide de ses proches ou de professionnels  pour les tâches quotidiennes, il va maintenant falloir reprendre le travail, les tâches ménagères ou familiales, la vie..? 

 

Et pourtant. C'est souvent un moment de grande fatigue et d'anxiété. Un moment mal connu et mal appréhendé.

 

A la fin du traitement, à l'annonce de la rémission, ce n'est pas forcément la fin du parcours de soins.

 

D'abord, une convalescence est presque toujours nécessaire, c'est encore une étape pour se soigner, pour se reposer, retrouver le sommeil, l'appétit ou encore un transit normal, récupérer un minimum d'énergie, laisser les cicatrices se fermer et se consolider, sur la peau, mais aussi à l'intérieur dans les tissus. La convalescence est aussi et surtout nécessaire pour "digérer" ou "intégrer" ce qui nous est arrivé. Il n'y a plus de combat à mener au jour le jour. Le combat est gagné. Toutes les émotions retombent et se mêlent. Il peut en résulter une grande sensibilité à toutes les stimulations extérieures, ou une immense tristesse qui s'exprime enfin, ou bien une sensation d'être "groggy" comme après un gros effort, perdue, sans repères, ou encore une euphorie agitée, ou tout autre chose, cela dépend de chacune. En tout cas, souvent, de grandes émotions. Le rythme de vie habituel a suspendu son cours à l'annonce de la maladie, puis le rythme des traitements et opérations chirurgicales a pris le relais. D'un coup, tout s'arrête. Comment savoir où on en est? En prenant le temps... Et en étant aidée, encore, par ses proches et par des professionnels.

 

Ensuite, le parcours de soins peut se poursuivre. Parfois, de nombreuses séances de kiné sont nécessaires, des massages, des exercices, ainsi qu'une reprise de l'activité physique par des séances de sport adapté. D'autres fois, on souhaite envisager une reconstruction mammaire, avec encore son lot de questions, de doutes, de décisions à prendre, de parcours de rendez-vous médicaux et opérations chirurgicales... Quelques fois, il faut prévoir une mastectomie prophylactique (préventive) de l'autre sein, à cause de risques accrus. Il est important de dire aussi que l'hormonothérapie peut durer plusieurs années après la rémission. Le changement hormonal (qui peut aller jusqu'à la ménopause chimique dans certains cas) peut entraîner un changement d'humeur plus ou moins grand, et un changement physique à plusieurs niveaux (peau, cheveux, poids, pilosité, régulation thermique, fatigue...). On peut même avoir l'impression de ne plus être soi-même, d'avoir changé de caractère ou de façon d'être. Le chemin peut être semé d'embûches pour se re-connaître et s'accepter. Encore une épreuve. Toutes ces phases de reconstruction physique et mentale nécessitent du temps et de l'énergie. On trouve son rythme et ses choix à tâtons, au fur et à mesure, en s'écoutant.

 

Enfin, on tâtonne aussi pour se réapproprier son corps, qui a changé, qui est différent, amputé ou greffé, qui ne sera plus jamais exactement le même. On peut avoir l'impression que notre corps n'était qu'un objet médical pendant un certain temps. Du temps encore est nécessaire pour apprivoiser ce nouveau corps et s'en faire un ami, un complice d'intimité ; et pour l'habiter pleinement. Il n'y a pas de méthode toute faite, chacune trouvera la sienne.

 

Et encore... L'épreuve de la maladie remet quelques fois en question nos choix de vie personnels et/ou professionnels : couple, lieu de vie, métier, lieu de travail, activités de loisirs... A nouveau, du temps est nécessaire pour reconstruire une vie que l'on aime, repartir sur un chemin qui nous convient, avec des projets enthousiasmants, aussi simples soient ils.

 

Cette période "après cancer", vous l'aurez compris, est une étape importante, essentielle. Vous pouvez vous accorder du temps, du repos, de l'indulgence, de la bienveillance, des instants d'émotion et de doutes, des moments de découragement, des joies simples et des envies nouvelles, de l'aide matérielle (pour les tâches quotidiennes par exemple), une aide professionnelle (médecin traitant, kiné, sport adapté, ostéopathe, psychothérapeute, praticiens de bien-être)... pour un nouveau lien avec votre corps.

 

Un grand merci à toutes les femmes que j'ai eu l'occasion d'accompagner dans cette épreuve et qui m'ont appris tant de choses.